Ibn-Khaldoun (autres orthographes : Ibn Khaldun, Ibn Haldun), surnommé Ouéli ed-Din, est un historien, littérateur et philologue, né à Tunis, en l’année 732 de l’hégire (27 mai 1332) et mort au Caire, le 17 mars 1406.
Après avoir étudié, dans sa ville natale, le Coran, les traditions, la grammaire, la poésie et la jurisprudence, auprès de son père, qui avait renoncé à la carrière politique pour exercer les fonctions de mufti, ainsi qu’auprès des hommes les plus célèbres de son temps, Ibn Khaldoun fut attaché, en l’année 749 (1348), au général Mohammed, fils de Tafarkin, qui exerçait une autorité presque indépendante à Tunis.
Ibn Khaldoun passa ainsi au service du souverain de Fès, Abou Othman (ou, comme le nomme Kasiri, Abou Anan) Farès, fils d’Ali, fils d’Othman, et ce prince le combla de faveurs. Après la mort de Farès, il s’attacha au sultan Abou-Salem, aussi roi de Fès et d’une grande partie de l’Afrique septentrionale, et fut employé par ce prince dans sa chancellerie, à cause de la beauté de son écriture. De Fès, Ibn Khaldoun passa en Espagne, d’Espagne à Bejaïa, puis à Tlemcen, tantôt ambassadeur ou premier ministre, tantôt disgracié et jeté en prison.
En l’année 786 (1384), le sultan d’Égypte et de Syrie, Barkouk, nomma Ibn Khaldoun chef des cadis malékites (Islam) en Égypte. Son intégrité, qui le portait à n’avoir, dans l’exercice de ses fonctions, aucun égard aux recommandations et sollicitations des hommes puissants, lui fit des ennemis ; et le sultan, cédant à leurs instances, le destitua en l’année 787 (1385). En 801 (1398), il fut de nouveau promu à la même charge, et l’occupa jusqu’au commencement de l’année 803 (1400).
Lorsque Tamerlan campait devant Damas, Ibn Khaldoun sortit de la ville et se fit présenter au conquérant turco-mongol, auquel il plut extrêmement par l’agrément de sa conversation. Tamerlan ayant quitté la Syrie, Ibn Khaldoun revint au Caire.
L’oeuvre d’Ibn Khaldoun.
Ibn Khaldoun est auteur d’un assez grand nombre d’ouvrages de littérature et de jurisprudence, qui ne nous sont pas connus : mais son principal ouvrage est une Histoire des Arabes et des Berbères, intitulée Kitab al-’Ibar (1375-1379), c’est-à-dire le livre des exemples instructifs et le recueil des événements anciens et de ceux dont le souvenir s’est conservé
Les Muqaddimah.
Les Muqaddimah sont une sorte d’introduction à l’Histoire des Arabes. Ibn Khaldoun y a déployé une grande largeur de vues et une vaste érudition, qui l’ont fait parfois comparer à son Froissart, qui vivait à la même époque, bien qu’en matière de philosophie de l’histoire, la comparaison ne tienne pas : Ibn Khaldoun devance largement tous ses contemporains, et même beaucoup des historiens qui viendront longtemps après lui.
Commentaires