Né le 31 octobre 1926 à Tassaft (commune mixte du Djurdjura), il est orphelin de père (mort peu avant sa naissance). Son enfance et son adolescence sont difficiles, partagées entre scolarité et petits boulots pour aider sa mère. Il est sensible à la fois aux enseignements de l’Association des ulémas* et aux positions défendues par le PPA.
On ignore dans quelles conditions il adhère au PPA-MTLD. Mais quand il émigre à Relizane, où il ouvre une petite bijouterie en 1948, il anime la cellule locale du parti.
À Paris, il renoue avec l’Association des ulémas alors que le PPA-MTLD est menacé de scission. Aït Hamouda rejoint le maquis du FLN dans la région des Ouacifs vers février ou mars 1955. Apprécié pour ses qualités d’organisateur, il est chargé par Krim* Belkacem, chef de la Zone 3/Kabylie, de combattre les militants du MNA* dans la vallée de la Soummam et met en place l’organisation du FLN. Contre les récalcitrants, Amirouche use de la manière forte comme ce fut le cas à l’égard des Ouled Ourabah qui subirent de sévères représailles collectives (avril 1956). Au mois d’août 1956, il assure la sécurité de la tenue du congrès de la Soummam.
À l’automne 1956, mandaté par le CCE, il est envoyé pour mettre de l’ordre en Wilaya 1/Aurès, livrée aux rivalités des prétendants au pouvoir depuis la disparition de Mostefa Ben Boulaïd et appliquer les directives du CCE. Sa mission est interrompue à la suite de la tentative d’assassinat de Adjel Adjoul. Élevé au grade de commandant, Amirouche remplace en 1957 le colonel Saïd Mohammedi à la tête de la Wilaya 3. Fidèle aux enseignements des ulémas, il encourage l’enseignement aux enfants en Kabylie, envoie de jeunes combattants poursuivre leurs études à l’étranger et crée un centre d’accueil pour les étudiants lors de son séjour en Tunisie. Mais, victime de l’infiltration des services de renseignement français qui ont manipulé des militants FLN arrêtés en usant de la fabrication de lettres compromettant en particulier les cadres intellectuels de l’ALN, Amirouche se lance sans discernement dans une épuration de ses hommes, parmi les meilleurs, à partir de décembre 1957.
Durant cette opération, appelée la « bleuïte* », plusieurs centaines de combattants sont assassinés après avoir subi d’atroces tortures. En décembre 1958, Amirouche organise une réunion des colonels de l’Intérieur dont Hadj Lakhdar Abidi* (Wilaya 1), Si El Haouès* (Wilaya 6), Si M’hamed (Wilaya 4), en Wilaya 2/Nord-Constantinois. Il tente de partager avec eux, ses doutes sur les infiltrations des services de renseignement français et dresse un véritable réquisitoire à l’encontre du GPRA* pour sa faillite à ravitailler les wilayas en armes. Deux principes adoptés par le congrès de la Soummam sont rappelés, à savoir : la primauté de l’Intérieur sur l’Extérieur et la direction collégiale.
Le rapport final est transmis au GPRA qui décide de la convocation des chefs de wilaya à Tunis. C’est en route pour la Tunisie qu’il est tué dans un accrochage avec l’armée française au djebel Thameur, près de M’Sila, en compagnie du colonel de la Wilaya 6, Si El Haouès, le 28 mars 1959. Chef de guerre remarquable par ses qualités d’organisateur,
Amirouche était adulé par les combattants et la population. Il est vrai, comme le souligne Djoudi Attoumi (2004), qu’Amirouche « aura dirigé la Wilaya 3, d’une main de fer pendant vingt mois », une wilaya « qui était un modèle de la guerre révolutionnaire ».
Ali GUENOUN
Bibl. : Hamou Amirouche, Akfadou. Un an avec le colonel Amirouche, Alger, Casbah, 2009 • Djoudi Attoumi, Le Colonel Amirouche. Entre légende et histoire, Alger, Ryma, 2004 • Ali Guenoun, La Question kabyle dans le nationalisme algérien. 1949-1962, Vulaines-sur-Seine, Le Croquant, 2021.*