Cadres politiques

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En matière politique, un constat d’ensemble s’impose: les monarchies nationales prennent une place croissante. Du Portugal des Aviz, en pointe dans les Grandes Découvertes, à la Suède des Vasa, qui arrache au Danemark son indépendance dans les années 1520, la tendance est générale. Elle se fait sentir jusque dans le grand‑duché de Moscovie. Affirmation identitaire et mise au pas de différentes puissances (de la Hanse aux chevaliers Teutoniques) se conjuguent.

L’Italie

L’Italie de 1454 à 1498 À une échelle moindre, un mouvement italien d’unification conduit à la mise sur pied de quelques grandes constructions régionales (Venise, Milan, Florence, Rome, Naples). L’absence d’unité n’interdit d’ailleurs pas l’existence d’un «sentiment national». Celui-ci est net dans la péninsule italienne, où il prend sa source, au sein des élites, dans la certitude d’une supériorité culturelle. Cependant, partout sont exaltées les cultures nationales, les langues en particulier: le castillan, le français, l’anglais, l’allemand, voire le suédois conquièrent leurs lettres de noblesse, ce qui ne peut laisser indifférentes les autorités.

L’Espagne

Dans la péninsule Ibérique, l’essentiel s’accomplit par le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon, en 1469. L’union des Rois Catholiques n’est certes qu’une union personnelle: les divers territoires conservent une large autonomie. Cependant, l’unification espagnole, sous l’égide de la Castille, est en marche. Elle passe dans un premier temps par l’achèvement de la Reconquista: le royaume de Grenade, dernier État musulman d’Europe occidentale, tombe en 1492. Le nombre des convertis récents, d’origine juive ou musulmane, pose avec acuité la question de l’orthodoxie. D’où la création, en 1478, d’une «Inquisition» spécifique: le militantisme catholique sert, parfois dans la douleur, de creuset à l’unification du pays.

L’Angleterre

Sortie vaincue du long duel de la guerre de Cent Ans, l’Angleterre plonge aussitôt dans la guerre civile, la guerre des Deux‑Roses. Guerre au terme de laquelle, en 1485, émerge une nouvelle dynastie, celle des Tudors, qui consacre tous ses efforts à asseoir solidement son autorité et à disposer des moyens, financiers ou politiques, de ses ambitions. La question du divorce de Henri VIII entraîne une rupture avec Rome, la papauté étant d’ailleurs jugée incapable de mener à bien une réforme. La mise sur pied d’une Église nationale, dont le roi est la tête, renforce encore l’impact de la monarchie.

La France

En France, après les succès de Charles VII et la reconquête du royaume vient le temps de l’affrontement avec les dernières grandes principautés. Celles-ci, y compris la riche Bourgogne, ne sont plus de taille à s’opposer à une monarchie puissante. Louis XI et Charles VIII vont ainsi étendre leur autorité sur Dijon, sur Marseille et sur Nantes. La stabilité de la dynastie des Valois se marque par le fait que les deux successions collatérales de 1498 et de 1515 ne causent aucun trouble.

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