Mohand Tazerout la vie et l’oeuvre d’un intellectuel algérien

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Mohand Tazerout dans sa perception du monde, en particulier à travers son ouvrage Les problèmes.de la coexistence pacifique. Le mal et la foi en sa guérison, qui constitue la conclusion de sa série Au congrès des civilisés, réfute la fatalité du « choc des civilisations », sans pour autant ignorer les grands problèmes dus à des siècles de politique européenne de puissance et de domination, de nature à mettre en danger la paix entre les peuples.

Ce qui le conduisait à constater que « le monde moderne est malade, il porte les stigmates de deux guerres mondiales consécutives. Par la Paix de Versailles, en 1919, il s’était donné un mauvais thérapeute, la SDN, qui le trahit en hâtant sa chute dans une seconde guerre mondiale plus destructrice que la première, en 1939…après 1945, nous avons choisi en terre américaine, un nouveau thérapeute l’ONU… »

Aussi fustige-t-il et à juste titre » la fiction surannée des non-nations, du monde libre et du monde serf, l’un pourvu d’autonomie et l’autre exempt d’autonomie de la même volonté humaine qui est racique et non raciste… » . Entre deux chapitres théoriques – » qu’est ce qu’un peuple civilisé? » et « qu’est ce que la foi » – , il souligne la gravité du problème de « la décolonisation de l’Algérie » qui deviendra primordial dans es recherches et analyses sociopolitiques et historiques.

Approfondissant son approche du rapport entre les cultures et les religion, celui qui porte un intérêt particulier à l’universel et au relativisme culturel en même temps qu’au rapport entre la foi et la raison note ainsi que » les premières sciences fondamentales de l’existence et de la coexistence sont la métaphysique extrême-orientale et la foi religieuse du Proche-Orient, la première ayant pour base unique la matière de intelligence humaine nécessairement accompagnée de conscience, et la seconde ayant pour base unique de cette matière intellectuelle, qui est la conscience religieuse des peuples monothéistes. La métaphysique intellectuelle et la conscience monothéiste sont les deux premières hypothèses humaines qui anticipèrent sur la connaissance philosophique des anciens et la science capitaliste ou communiste des modernes…

La métaphysique intellectuelle des chinois et des Hindous, est la première hypothèse scientifique de l’humanité… »

En tentant de comparer » la foi religieuse » et » la foi laïque », il en est venu à considérer que » l’Islam est proche de la » foi laïque », dans la mesure où cette religion, selon lui, se caractérise par l’absence d’une structure hiérarchique prenant la forme d’un clergé.

C’est peut être cette façon d’intégrer le phénomène religieux, déjà omniprésent dans sa philosophie de l’histoire, dans son étude du temps actuel, qui lui a valu d’être oublié par les sociologues et les historiens qui tendaient à considérer que les problèmes religieux ne présentaient pas suffisamment d’intérêts dans le cadre de leurs travaux. De ce fait, ils ont été conduits à négliger les recherches et les publications de ce penseur original et éclectique. Il n’est pas par ailleurs exclu, dans cet ordre d’idées , que ce manque de curiosité pour l’oeuvre de M. Tazerout soit du à d’autres facteurs et, entre autres, au fait qu’il ait pu être perçu tout simplement comme un « indigène » sans qualités singulières

Jaques Fournier

PP 169, 170

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