La Savane

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Lion et savane


PRÉSENTATION

savane, formation végétale fermée dans laquelle dominent les plantes herbacées de plus de 80 cm de hauteur.

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TYPOLOGIE DE LA SAVANE

La savane couvre de 15 à 16 millions de km2 à travers le monde : elle est très étendue en Amérique du Sud, notamment au Brésil, et en Afrique tropicale. Elle présente en outre de multiples aspects qui permettent d’établir une typologie fondée sur sa physionomie.

2.1

La savane herbacée

La savane herbacée, constituée uniquement d’herbes hautes de 2 à 6 m (dont une forte majorité de graminées), représente environ 25 p. 100 de la superficie totale occupée par la savane dans le monde.

2.2

La savane arborée

La savane arborée est piquetée d’arbres isolés et se divise en deux types principaux : la savane à baobabs et la savane à acacias. Les arbres, au lieu d’être à peu près régulièrement espacés, comme s’ils avaient été plantés, peuvent se disposent en boqueteaux : la savane prend alors des allures de parc (savane-parc). La savane arbustive est quant à elle parsemée d’arbustes de moins de 8 m de haut ; lorsque la strate arbustive est particulièrement développée, la savane est dite savane-hallier. Enfin, la savane buissonnante assure la transition entre la savane et la steppe.

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LA SAVANE ET LES ÉLÉMENTS NATURELS

Le paysage de la savane est associé au climat tropical, chaud, à pluies d’été et à saison sèche marquée. Les différents types correspondent à une large gamme de précipitations annuelles, de 350 mm à 1 700 mm, mais irrégulièrement réparties. À mesure que les totaux diminuent, le nombre de mois secs passe de deux ou trois à sept ou huit.

3.1

L’importance des sols

Formation végétale climatique adaptée aux climats tropicaux chauds et secs, la savane apparaît aux marges de la forêt pour disparaître en bordure des déserts ; elle croît aussi dans des régions où la pluviométrie est suffisante pour le développement de la forêt tropicale dense. Son existence est alors liée aux caractéristiques des sols. En milieu humide, les pentes trop fortes et les substrats trop filtrants ne retiennent pas l’eau ; les sols argileux dans les cuvettes sont marécageux ou durs comme du béton quand l’eau vient à faire défaut ; et les sols cuirassés manquent de substances nutritives et sont difficilement transpercés par les racines. Toutes ces contraintes éliminent localement la forêt. Le paysage végétal montre alors une mosaïque d’espaces boisés et d’espaces herbeux.

3.2

Le rôle des précipitations

Les végétaux ont à faire face à de forts contrastes pluviométriques qui rythment la vie de la savane. La saison des pluies est une période de croissance rapide, durant laquelle le cycle végétatif s’effectue en quelques mois. Les réserves nutritives contenues dans les organes souterrains sont consommées puis reconstituées avant le flétrissement et le dessèchement des herbes. L’absence de précipitations, combinée à de fortes chaleurs, entraîne un rapide assèchement des sols. Faute d’eau, les végétaux meurent (plantes annuelles) ou entrent en dormance (plantes vivaces).

3.3

Les « réponses » de la savane aux contraintes naturelles

Pour résister à ces conditions, les espèces végétales possèdent des organes souterrains importants. Les herbes se contentent de courtes racines. Les espèces ligneuses ont de petites feuilles, souvent enroulées sur elles-mêmes, parfois transformées en épines, et disposent d’un pivot renflé, entouré de longues racines dont certaines, superficielles, explorent un grand volume de sol. L’espacement des arbres, des arbustes et des buissons, reflète la compétition pour l’eau tandis que la diminution de leur hauteur indique le déficit hydrique, qui limite la croissance.

Trait particulier, certains arbres sont pyrophiles, c’est-à-dire adaptés au feu, en raison de leur épaisse écorce subéreuse. Ces espèces témoignent de l’adaptation aux incendies naturels qui, provoqués par la foudre, se propagent facilement dans les herbes sèches.

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L’ACTION DE L’HOMME SUR LA SAVANE

L’origine des savanes a fait l’objet d’un vaste débat. Les caractéristiques des climats et des sols expliquant le développement naturel de la savane dans des régions qui ont été peu peuplées (Australie) ne suffisent pas à rendre compte de la totalité de son extension.

Certaines savanes sont d’origine humaine quand elles forment des clairières artificielles au sein de la forêt dense (Amazonie), après abattage des arbres. Sous des climats tropicaux secs, la savane a été étendue au détriment de la forêt ; elle y est entretenue par les incendies qui finissent par éliminer ou raréfier les ligneux. Par ces pratiques, les sociétés pastorales, comme dans d’autres régions du monde, souhaitent accélérer la repousse de l’herbe au moment des premières pluies ; ailleurs, les agriculteurs gagnent des terres en brûlant la végétation naturelle (culture sur brûlis) et, par des feux successifs, cherchent à fertiliser leurs champs : le résultat de ces pratiques de brûlis par rotation n’aboutit cependant pas à l’installation d’une savane.

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LA POPULATION ANIMALE DE LA SAVANE

5.1

Les mammifères

D’origine naturelle ou humaine, la savane est le royaume des herbivores, qui se déplacent au gré du verdissement des herbes. Les grands mammifères vivent en troupeaux : éléphants, gazelles, buffles, antilopes, zèbres ; ils sont la proie des mammifères carnivores : panthères, lions, guépards, tigres, etc. Certaines de ces espèces sont adaptées à la course, comme les autruches. Les charognes attirent les vautours et les hyènes.

5.2

Les insectes

Parmi les insectes qui pullulent (sauterelles, criquets), les termites se distinguent par leurs constructions, les termitières, dont il existe une très grande variété ; les plus hautes s’élèvent de 2-3 m à 5-10 m au-dessus du sol (termitières cathédrales étroites, termitières dômes du Shaba, dans le sud de la République démocratique du Congo) ; les plus basses se dressent entre 25 cm et 75 cm. Leur superficie est inversement proportionnelle à leur hauteur : de 10 ha à 400 ha. Les termites aèrent le sol, font pénétrer en profondeur les eaux et, en constituant des obstacles aux ruissellements de surface, contribuent à la morphogenèse.

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