Universal

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1 PRÉSENTATION

Universal (Universal film Manufacturing Company), société de production cinématographique américaine.

Née en 1912 de la fusion de New York Motion Picture et d’Independent Motion Picture, la firme Universal commence par la production de courts métrages, puis ouvre des studios en 1915, placés sous la direction de Carl Laemmle.

2 DIVERTISSEMENTS MUETS

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Des pièces de théâtre filmées inaugurent l’activité du studio, ainsi qu’une version de Vingt Mille Lieues sous les mers (1916) réalisée par Stuart Patton d’après l’œuvre de Jules Verne. Par la suite, la firme se diversifie dans le western, le mélodrame et le film exotique. Allen Holubar signe The Heart of Humanity (1919), Erich von Stroheim réalise la Loi des montagnes (Blind Husbands, 1919), Devil’s Pass Key (1920), Folies de femme (Foolish Wives, 1922) et The Merry-Go-Round (1924) et Lon Chaney triomphe dans Notre-Dame de Paris (The Hunchback of Notre-Dame, 1923) de Wallace Worsley, le Fantôme de l’opéra (The Phantom of the Opera, 1925) de Rupert Julian et les films de Tod Browning, dont Révoltée (Outside the Law, 1921).

La Universal fait venir le réalisateur Paul Leni d’Allemagne pour la Volonté du mort (The Cat and the Canary, 1927), L’homme qui rit (The Man who Laughs, 1928) et le Dernier Avertissement (The Last Warning, 1928), et permet à William Wyler de réaliser quelques westerns avant de lui confier une comédie, Anybody Here Seen Kelly? (1928). À l’arrivée du parlant, Harry Pollard réalise pour Universal le film Showboat (1929), ponctué de chansons.

3 DÉVELOPPEMENTS

Le studio engage Edgar G. Robinson pour une série de films de gangsters et reçoit l’oscar du meilleur film pour À l’Ouest rien de nouveau (All Quiet On the Western Front, 1930) de Lewis Milestone, il adapte Tolstoï avec Resurrection (1931) de Rouben Mamoulian et triomphe avec Dracula (1931) de Tod Browning, film grâce auquel le comédien Bela Lugosi devient une star de l’épouvante.

Sur la lancée de Dracula, la firme invente le film fantastique « gothique » avec Frankenstein (1931) de James Whale qui révèle Boris Karloff, Double assassinat dans la rue Morgue (Murders in the Rue Morgue, 1932) de Robert Florey, la Momie (The Mummy, 1932) de Karl Freund, l’Homme invisible (The Invisible Man, 1933) et la Fiancée de Frankenstein (The Bride of Frankenstein, 1935) de James Whale, le Chat noir (The Black Cat, 1934) d’Edgar G. Ulmer, la Fille de Dracula (Dracula’s Daughter, 1936) de Lambert Hyllier, le Fils de Frankenstein (Son of Frankenstein, 1939) de Roland V. Lee et le Loup–Garou (The Wolf Man, 1941) de George Wagner.

En parallèle à ces films d’horreur, Universal propose des mélodrames comme Back Street (1932) et Imitation of Life (1934) de John Stahl, des films d’aventures comme Tête brûlée (Airmail, 1934) de John Ford et d’excellentes comédies comme My Man Godfrey (1936) de Gregory La Cava.

Ces genres constituent la ligne essentielle de production de la Universal, définie par Laemmle, qui continuera d’être suivie longtemps après son départ.

4 EFFORTS DE GUERRE

La firme tourne des films de propagande comme l’Escadrille des aigles (Eagle Squadron, 1942) d’Arthur Lubin, l’Agent invisible contre la Gestapo (Invisible Agent, 1942) d’Edwin L. Marin, la Cinquième colonne (Saboteur, 1942) d’Alfred Hitchcock, et Sherlock Holmes et l’arme secrète (Sherlock Holmes and the Secret Weapon, 1943) de Roy William Neill, mais l’essentiel de ses revenus est assuré par le tandem comique Abott et Costello et les stars Marlene Dietrich et John Wayne. C’est également pendant la Seconde Guerre mondiale que la Universal crée une gamme de films exotiques en couleurs comme les Mille et une Nuits (Arabian Nights, 1942) de John Rawlins ou le Signe du cobra (Cobra Woman, 1944) de Robert Siodmak, ainsi que des westerns.

Elle mise parallèlement sur le thriller avec l’Ombre d’un doute (Shadow of A Doubt, 1943) d’Alfred Hitchcock, les Mains qui tuent (Phantom Lady, 1944) de Robert Siodmak et la Rue rouge (Scarlet Street, 1945) de Fritz Lang.

5 LES GENRES POPULAIRES

Après la guerre, Universal fusionne avec American Pictures, lance de nouvelles stars, telles que Jeff Chandler, Tony Curtis ou Rock Hudson et exploite avec brio plusieurs genres. C’est surtout le temps des westerns, réalisés par Jacques Tourneur comme le Passage du canyon (Canyon Passage, 1946), par Budd Boetticher comme À feu et à sang (The Cimarron Kid, 1952), le Déserteur de Fort Alamo (The Man from Alamo, 1953) ou l’Expédition du Fort King (Seminole, 1953), par Raoul Walsh comme Victime du destin (The Lawless Breed, 1953) et la Brigade héroïque (Sakatchewan, 1954), par King Vidor comme l’Homme qui n’a pas d’étoile (Man without a Star, 1955), et par Anthony Mann, qui trouve en James Stewart son acteur fétiche avec Winchester 73 (1950), Bend of The River (les Affameurs, 1952) et Je suis un aventurier (The Far Country, 1955).

La Universal produit aussi de très bons films noirs comme les Tueurs (The Killers, 1946) de Robert Siodmak, les Démons de la liberté (Brute Force, 1947) de Jules Dassin, Othello (A Double Life, 1948) de George Cukor ou la Soif du mal (Touch of Evil, 1958) d’Orson Welles, des films de science-fiction souvent réalisés par Jack Arnold, des mélodrames mis en scène par Douglas Sirk, des parodies interprétées par Abott et Costello, des films de guerre comme l’Enfer des hommes (To Hell and Back, 1955) de Jess Hibs, des comédies comme la série des Francis, le mulet qui parle ou Confidences sur l’oreiller (Pillow Talk, 1959) de Michael Gordon, et enfin des films épiques comme le Monde lui appartient (The World in His Arms, 1952) de Raoul Walsh.

6 LE RENOUVEAU

Rachetée par Music Corporation of America (MCA), la Universal triomphe à nouveau avec Spartacus (1960) de Stanley Kubrick et Freud (1962) de John Huston et produit, à partir de 1963, les dernières œuvres d’Alfred Hitchcock, telles que les Oiseaux (The Birds, 1963).

Dans les années soixante-dix, elle parie avec intelligence sur de nouveaux metteurs en scène comme Clint Eastwood avec Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me, 1971), John Cassavetes avec Minnie and Moscowitz (1971), Dennis Hopper avec The Last Movie (1971), Monte Hellman avec Macadam à deux voies (Two Lane Blacktop, 1971), George Lucas avec American Graffiti (1973), George Roy Hill avec l’Arnaque (The Sting, 1973), Paul Schrader avec Blue Collar (1978), John Landis avec The Blues Brothers (1980) et surtout Steven Spielberg, dont elle produit deux grands succès, les Dents de la mer (Jaws, 1975) et E.T. (1982).

La firme remporte encore de beaux succès avec Madigan (1968) de Donald Siegel, Airport (1970) de George Seaton, Jésus-Christ Superstar (1973) de Norman Jewison, Midway (1976) de Jack Smight, la série des Smokey avec Burt Reynolds, Coal Miner’s Daughter (1980) de Michael Apted, la Maison du lac (On Golden Pond, 1981) de Mark Riddell, et Dark Crystal (1982) de Frank Oz.

7 LES ANNÉES QUATRE-VINGT DIX

Toujours en pleine santé économique, Universal a été rachetée en 1990 par un groupe japonais, Matsushita Electrical Industrial, puis partiellement revendue, en 1995, au groupe nord-américain Seagram, qui a lui-même fusionné en juin 2000 avec le groupe Vivendi (devenu à cette occasion le groupe Vivendi Universal).

Source: Encarta

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