Arcimboldo

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peintre italien

Peintre italien (Milan, v. 1527 — Prague, 1593).

Connu pour ses séries de têtes, Arcimboldo a, en précurseur,  «bafoué à plaisir et comme nul autre ne l’a fai, le concept du visage humain, miroir de l’âme» (Legrand et Sluys).

De Milan à Prague

Le nom de Giuseppe Arcimboldo, issu d’une branche déshéritée d’une grande famille patricienne, apparaît pour la première fois parmi ceux des verriers qui décorèrent le Dôme de Milan. Ses premiers travaux connus relèvent de la décoration d’église: cartons de vitraux et de tapisseries (la Mort de la Vierge à la cathédrale de Côme), peinture de la façade du Dôme en1557, etc.

Fréquentant la cour de Ferrare, où affluaient les peintres étrangers, venus d’Allemagne et des Flandres, Arcimboldo découvre les paysages oniriques d’Altdorfer, les compositions fantastiques de Jérôme Bosch, dont les figures hybrides l’ont certainement inspiré. Cependant, c’est en qualité de portraitiste officiel qu’il est appelé vers1560 par Maximilien de Habsbourg, fils de FerdinandIer et roi de Bohême, à la cour des empereurs d’Allemagne à Prague. À partir de1563, MaximilienII et RodolpheII se l’attachent successivement, en lui assurant une pension. 

Très apprécié par les monarques, dont il est aussi le conseiller artistique, il devient rapidement, grâce à l’originalité de ses têtes composées, un peintre renommé. 

Il se montre également un grand organisateur de fêtes où il donne libre cours à ses tendances maniéristes, concevant des décors, des costumes et des accessoires . Le «singulier Milanais» est aussi l’inventeur d’une méthode de transcription musicale où les notes sont représentées par des taches de couleur. Après avoir résidé pendant vingt-cinq ans à Prague, il rentre à Milan en1587. Le titre de comte Palatin lui est conféré par RodolpheII en1591.

Un peintre de la Renaissance

 Arcimboldo appartient au maniérisme, dont il est un représentant caractéristique, autant par sa vaste culture que par sa préciosité. Son art se rapproche de celui de l’école italienne de Fontainebleau, littéraire et métaphorique; il utilise des réminiscences gothiques et innove dans la recherche des déformations plastiques. Arcimboldo, peintre d’allégories, en concentrant dans ses œuvres des éléments propres à l’ensemble de la peinture maniériste, a plus cherché à émerveiller qu’à introduire, sous une forme voilée, des significations. Dans ses têtes composées se réalise la synthèse des règnes (animal, végétal, minéral), et l’inanimé s’y intègre au vivant. 

Ces têtes s’inscrivent dans la tradition décorative de la Renaissance et répondent au projet, manifeste dans la peinture de la fin du XVIesiècle, d’unifier en une seule composition les différents éléments, inertes ou animés, de la création.

Arcimboldo : Vertumnus ou l’Automne

Les arcimboldesques

Oublié après sa mort, redécouvert au XXesiècle par les surréalistes, Arcimboldo est cependant à l’origine d’un style «arcimboldesque», utilisé avec plus ou moins de bonheur par différents artistes pendant plus de trois siècles. Citons, parmi les créations arcimboldesques: au XVIIesiècle, les têtes composées de fleurs et de fruits de Jacopo Zucchi; le recueil Bizzarie (corps humains composés d’objets géométriques et évoquant des machines) du graveur Bracelli; les formes abâtardies d’arcimboldesques que sont les têtes caricaturales des grands hommes politiques du XIXesiècle, NapoléonIer et NapoléonIII, par exemple; au XXesiècle, enfin, la Femme avec des fleurs de Picasso, la Gala Placidia de Dalí, Notre père le Rhin de Max Ernst. Mais c’est dans le domaine de la publicité (affiches, vitrines, annonces) que le style arcimboldesque a été le plus utilisé.

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