Lincoln, Abraham

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PRÉSENTATION

 

Abraham Lincoln

Seizième président des États-Unis d’Amérique (1861-1865), Abraham Lincoln a mené l’Union à la victoire lors de la guerre de Sécession et a aboli l’esclavage. Il a été assassiné peu après sa réélection, en 1865.

THE BETTMANN ARCHIVE

Lincoln, Abraham (1809-1865), homme d’État américain, 16e président des États-Unis (1861-1865).

Président du pays pendant la guerre de Sécession, Abraham Lincoln a mené l’Union nordiste à la victoire et proclamé l’abolition l’esclavage. Au cœur de nombreux mythes, il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus illustres hommes d’État américains.

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LA JEUNESSE DE LINCOLN

Fils de Nancy Hanks et Thomas Lincoln, un couple de fermiers, Abraham Lincoln naquit le 12 février 1809, près de Hodgenville, dans le Kentucky. Sa mère décéda en 1818 ; un an plus tard, son père épousa Sarah Bush Johnston.

En 1831, après que sa famille se fut installée à Macon County, dans l’Illinois, il décida de mener une existence indépendante et s’embarqua comme matelot sur un bateau allant à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Après son retour dans l’Illinois, il fut nommé capitaine de sa compagnie et participa à la guerre contre les Amérindiens, en 1832. À son retour, il exerça plusieurs petits métiers, tout en faisant des études de droit.

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L'HOMME POLITIQUE ET L'AVOCAT DE L'ILLINOIS

 

Maison de Lincoln (Illinois)

Parmi les nombreux sites que la ville de Springfield consacre à la mémoire d’Abraham Lincoln figure la maison qu’il habita entre 1844 et 1861, année où il devint président des États-Unis.

Illinois Department of Commerce and Community Affairs

Abraham Lincoln s’orienta progressivement vers la politique. Vaincu aux élections législatives de l’État, en 1832, il fut cependant élu député deux ans plus tard et devint membre de l’Assemblée législative de l’Illinois (1834-1842). Après son admission au barreau en 1836, il pratiqua son métier d’avocat à partir de 1837.

En 1842, Abraham Lincoln épousa Mary Todd, la fille d’un grand banquier du Kentucky ; le couple eut quatre enfants, dont un seulement survécut et atteignit l’âge adulte.

Bien qu’il fut né dans un État esclavagiste, Abraham Lincoln s’opposa à l’esclavage. Membre du corps législatif, il vota contre l’« institution particulière », par laquelle les États du Nord acceptaient l’existence de l’esclavage dans les États du Sud tant que celui-ci restait dans les limites existantes. Élu au Congrès en 1846, il s’illustra par son opposition à la guerre contre le Mexique et proposa un plan pour soutenir l’abolitionnisme dans le district de Columbia.

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LA RECONNAISSANCE NATIONALE

À la fin de son mandat au sein du Congrès (1849), Abraham Lincoln retourna à Springfield, où il poursuivit sa carrière d’homme de loi. Il revint cependant à la politique en 1854, à l’occasion du compromis du Kansas-Nebraska, où il s’opposa au sénateur Stephen Douglas lors d’un discours devenu célèbre (le discours de Peoria), dans lequel il contestait l’instauration de l’esclavage dans les États du Nord-Ouest. Il présenta alors sa candidature au Sénat en s’opposant au projet de loi de Douglas. Abraham Lincoln adhéra, en 1856, au Parti républicain et commença à acquérir une reconnaissance nationale.

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LE MANDAT PRÉSIDENTIEL ET LA GUERRE DE SÉCESSION

En 1860, face à la division des démocrates, les républicains, désireux de toucher un électorat aussi divers que possible, désignèrent Abraham Lincoln comme candidat à la présidence lors de la convention de Chicago. Son programme reposait sur la lutte contre l’esclavage, le développement intérieur du pays et une réforme des tarifs douaniers. Abraham Lincoln défia alors ses deux adversaires démocrates, Stephen Douglas et John Breckinridge, ainsi que le représentant du parti de l’Union constitutionnelle, John Bell ; il obtint la majorité, 38 p. 100 des voix, et fut élu président.

Après son élection, la Caroline du Sud, suivie de six autres États du Sud, promulgua aussitôt une ordonnance de sécession de l’Union ; un nouveau gouvernement des États du Sud fut créé en février 1861, portant le nom des États confédérés d’Amérique. James Buchanan (le président sortant) déclara cet acte illégal, mais c’était au nouveau président de prendre une décision et Abraham Lincoln, bien que désireux de faire des concessions, refusa fermement toute extension de l’esclavage.

Lorsqu’il prêta serment, le 4 mars 1861, Abraham Lincoln fut donc confronté à l’hostilité des États confédérés, déterminés à étendre leurs frontières. Afin de ménager le haut Sud, qui n’avait pas encore fait sécession, le président refusa de prendre, d’emblée, des mesures décisives. Cependant, l’échec de l’expédition de fort Pickens, en Floride, le décida à se porter au secours de fort Sumter (menacé par les États du Sud) ; il informa le gouverneur de la Caroline du Sud de son intention de ravitailler le fort assiégé. Les troupes confédérées, hostiles à « l’occupation » fédérale, ouvrirent alors le feu sur le fort, signant par là le premier acte de la guerre de Sécession. Abraham Lincoln fit appel à 75 000 volontaires ; les Nordistes répondirent avec enthousiasme. Le haut Sud fit ensuite sécession.

5.1

Le commandement militaire

En tant que commandant en chef des armées fédérales, Abraham Lincoln dirigea les opérations militaires lors du conflit.

En 1864, le président américain accorda les pleins pouvoirs à Ulysses Grant, qu’il nomma commandant des armées. Grant lança alors une série d’offensives, qui permirent aux Nordistes de remporter la guerre.

5.2

L'émancipation des Noirs

 

Lecture de la proclamation d’Émancipation

Le président américain Abraham Lincoln et son cabinet travaillant à la proclamation d’Émancipation. Abolissant l’esclavage aux États-Unis, la proclamation d’Émancipation a été publiée le 1er janvier 1863, pendant la guerre de Sécession. The First Reading of the Emancipation Proclamation (« Première lecture de la proclamation d’Émancipation »), illustration d’après le tableau de Francis Bicknell Carpenter, peint en 1864.

Corbis

Sur le plan politique, Abraham Lincoln géra le problème de l’émancipation des Noirs de façon prudente. Le 22 juillet 1862, le président annonça à son cabinet son intention de rendre publique une proclamation d’émancipation et le 22 septembre, il annonça alors une abolition graduelle de l’esclavage. La proclamation d’émancipation finale s’ensuivit le 1er janvier 1863 ; cette mesure permit d’affranchir les esclaves dans tous les États. Abraham Lincoln était déterminé à rendre l’émancipation permanente et, en 1864, il défendit l’adoption d’un amendement antiesclavagiste au sein de la Constitution américaine. L’amendement fut promulgué après la réélection de Lincoln, qui usa de tous ses pouvoirs pour en assurer la ratification par le Congrès, le 31 janvier 1865.

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LA RÉÉLECTION DE LINCOLN

 

Statue d’Abraham Lincoln

Daniel Chester French, Abraham Lincoln, 1922. Marbre blanc, hauteur : 580 cm. Mémorial Lincoln, Washington (États-Unis).

PhotoLink/Getty Images

Après la capitulation du général Robert Edward Lee, Abraham Lincoln fut réélu à la présidence. Son succès électoral lui permit de mettre en œuvre son programme de reconstruction, dans le but de réconcilier les différentes tendances du pays. Il prouva combien il était proche des radicaux en appuyant la reconnaissance d’un droit de vote limité à la population noire.

À l’occasion de sa seconde allocution inaugurale, Abraham Lincoln attribua l’origine de la guerre aux conséquences de l’esclavage et résuma la voie qu’il suivrait, une fois les hostilités terminées, en une seule phrase : « Sans rancune contre personne, avec de la charité à l’égard de tous. » Quelques semaines plus tard, il annonça publiquement qu’il appuierait la reconnaissance d’un droit de vote limité aux Noirs de Louisiane.

Défiant ainsi ouvertement les conservateurs, Abraham Lincoln exacerba la folie de John Wilkes Booth, un acteur sudiste. Hostile aux idées de Lincoln, Booth assassina le président le 14 avril 1865, au Ford’s Theatre, à Washington.

Encarta ® 2007.

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