Albanie

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Albanie FLAG

État de la péninsule balkanique, l’Albanie (28748km2), est limitée au nord et à l’est par le Kosovo et la Macédoine, au sud par la Grèce, et donne à l’ouest sur la mer Adriatique.

Géographie physique

Le pays s’étend de la latitude de Corfou (île de Grèce) au lac de Shköder, et de l’Adriatique (canal d’Otrante) aux lacs macédoniens d’Ohrid et de Préspa. Les deux tiers du territoire sont des montagnes, qui culminent à plus de 2500m (au nord-est de Tirana, le Korab pointe à 2751m). Ces chaînes, qui prolongent le système dinarique, font de l’Albanie un pays cloisonné, aux vallées étroites empruntées par des cours d’eau au débit torrentueux dont les principaux sont le Drin, le Seman et le Vjosë.

Le climat, rude, ne présente de caractères méditerranéens qu’au voisinage de la côte, à la faveur d’une dépression qui s’ouvre entre le golfe de Vlorë, au sud, et la région centrale de Tirana, desservie par le port de Durrës. Les précipitations sont abondantes et hivernales.

Population

La population est estimée à 3,5millions d’habitants (soit une densité de 121,7h./km2), dont environ 95% d’Albanais. Les ruraux représentent plus de 64% de cette population. Les Albanais, musulmans à près de 65%, se partagent entre les sunnites majoritaires (80%) et les bektachis (20%). Plus de 20% de la population se déclarent orthodoxes et près de 13% catholiques. La population est caractérisée par une très forte croissance démographique et par sa jeunesse (la moyenne d’âge des Albanais est de 25 ans), situation exceptionnelle pour un pays européen. Tirana, la capitale, compte 260000habitants. Il existe d’importantes colonies albanaises aux États-Unis, en Italie (Calabre et Sicile), résultats d’une ancienne et très forte émigration. Il existe aussi d’importants foyers de population albanaise au Kosovo (Serbie) et en république de Macédoine.

Économie

L’Albanie est composée de deux régions: la Guéguérie au nord et la Tosquerie au sud. Bien que la plupart des gisements de cuivre et de chrome se trouvent dans cette partie septentrionale, la Guéguérie est la région la plus pauvre. Cette différence tient à la fois aux contraintes du milieu physique et à des choix politiques du régime communiste, qui a privilégié la Tosquerie. L’Albanie est un pays très agricole et rural: l’agriculture occupe plus de la moitié de la population (céréales, vigne, olivier, tabac et betterave). Cette activité est particulièrement développée dans la plaine littorale, qui, après les entreprises d’assainissement de 1930 et de 1950, est devenue la région la plus fertile d’Albanie. Le secteur agricole a connu en1993 une amorce de reprise après la distribution gratuite de petites parcelles aux paysans: cette action correspondait pour une part au démantèlement des anciennes coopératives. En dépit du délabrement du tissu économique et industriel, le gouvernement a introduit une libéralisation complète des prix, fermé des entreprises non rentables et stimulé l’investissement des capitaux étrangers. Durant ces dernières années, la survie économique de l’Albanie a dépendu essentiellement de l’aide internationale: opération Pélikan lancée par l’ONU et coordonnée par l’Italie, opération Phare lancée par l’Union européenne.

 Histoire

    Colonisé par les Grecs au VIIesiècleav.J.-C., province romaine, puis byzantine, le territoire actuel des Albanais devait être envahi par les Goths (IVe -Ves.), les Slaves (VIe-VIIes.), les Bulgares (IXe -XIes.) et les Serbes (XIIIe-XIVes.), avant d’être conquis par les Turcs au XVe en dépit de l’héroïque résistance de Skanderbeg, le héros albanais surnommé «l’athlète du Christ». C’est également au XIesiècle, plus précisément en 1054, qu’eut lieu le schisme entre les Églises d’Orient et d’Occident qui conduisit à la partition du pays: au nord du fleuve Shkumbin, les territoires dépendaient de Rome, tandis qu’au sud ils étaient rattachés à l’Église gréco-byzantine.

 Une volonté de reconnaissance

    L’histoire de ce pays est marquée par la volonté de reconnaissance de l’identité albanaise, fondée sur un particularisme linguistique: c’est le sens qu’il faut donner à la création en juin1878, à la veille du congrès de Berlin, de la Ligue albanaise de Prizren, qui demandait la création du vilayet d’Albanie. En 1912, le pays accéda à l’indépendance, mais celle-ci se révéla précaire durant la Première Guerre mondiale. L’éphémère monarchie de Ahmed Zogu, qui s’était proclamé roi en 1928, s’écroula en 1939 lorsque l’Albanie fut envahie par les troupes de Mussolini. Durant la Seconde Guerre mondiale, le Duce s’appliqua à créer la Grande Albanie, territoire dont les frontières correspondaient aux limites ethniques du peuple albanais et qui comprenait le Kosovo, la Macédoine et la Camerie. Toutefois, la résistance albanaise s’organisa sous la direction d’Enver Hoxha et en liaison avec le mouvement de Tito en Yougoslavie. En janvier1946, le république populaire d’Albanie fut proclamée et le pays s’engagea dans le camp socialiste.

De l’après-guerre à aujourd’hui

  Tirana, Albanie

Depuis, prétendant affirmer sa fidélité au marxisme-léninisme, l’Albanie a rompu avec la Yougoslavie en 1948 et avec l’URSS en 1961, puis avec la Chine en 1977, en dépit des relations très proches entretenues par ces deux pays. Ramiz Alia a succédé à Enver Hoxha, décédé en 1985. À partir du printemps1990, face au mécontentement général, le gouvernement a annoncé des réformes politiques et économiques. Lors des premières élections libres (mars1991), les communistes au pouvoir se sont assuré la majorité au Parlement, qui a réélu Ramiz Alia en avril1991. Grèves et manifestations ont obligé le gouvernement à organiser des élections législatives, remportées par le parti démocratique en mars1992. Après la démission de Ramiz Alia, Sali Berisha a été élu président de la République. La victoire de l’opposition socialiste aux élections législatives du 29juin 1997, a provoqué la démission du président S. Berisha. Un mois plus tard, Rexhep Mejdani, le secrétaire général du Parti socialiste, est élu à la présidence de la République albanaise, a levé l’état d’urgence en vigueur depuis cinq mois et nommé Fatos Nano Premier ministre. Peu après, les soldats de la Force multinationale de protection (FMP) ont quitté le pays, tandis que les forces gouvernementales ont repris progressivement le contrôle du territoire.

Littérature   

Ce n’est qu’à la fin du XIXesiècle que la littérature albanaise prit son essor, avec l’unification de la langue et de l’alphabet. La langue littéraire est le tosque. Konstandin Kristoridhi (1827-1895) publia les premiers ouvrages en albanais moderne: une traduction de la Bible et une grammaire. Le poète Gjergj Fishta (1871-1940) fut, lui aussi, un initiateur car ses œuvres contribuèrent à cimenter la conscience nationale. Le conteur Midhat Frashëri (1880-1949), les poètes Lagush Poradeci et Migjeni sont les écrivains les plus représentatifs de la période de maturité de la littérature albanaise. Après la proclamation de la République populaire, les écrivains albanais dont, Fatmir Gjata, Ali Abdihoxa et Dihimiter Shteriqi, se conformèrent aux impératifs de l’édification du socialisme. Depuis les années 1960, ils se montrent plus critiques, comme en témoignent les œuvres de deux grands romanciers, Dritero Agolli (né en 1931) et Ismaïl Kadaré (né en 1936).

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