Parcours d'Ibn Khaldoun 2eme partie

histoire
Auteur: Abdelghani Megherbi
Source ou livre: IBN KHALDOUN sa vie et son œuvre
Numéro de la page: pp ( 10, 11 )

Contenu de l'article

Cet extrait est issu du livre de feu Abdelghani Mégherbi sur Ibn Khaldoun à savoir ; Ibn Khaldoun sa vie et son œuvre

Grâce à l’intervention de son ami le prince de Marrakech, Le climat devenant de jour en jour malsain, il décide de s’embarquer pour Grenade en 1374 Mais là non plus, Il n’y avait plus rien à espérer, une fois arrivé à Grenade, Mouhammad V, oublient curieusement les précieux services qu’ibn Khaldoun lui a rendus naguère, se débarrasse de celui-ci en le faisant débarquer au port de Honein (près de Tlemcen) le livrant ainsi à la merci d’Abou Hammou Il, émir ‘abdel wadide.

Mais fort heureusement, entre-temps, Wanzamma chef d’une puissante tribu arabe et ancien allié de la dynastie mérinide, s’est rallié à Abou Hammou Il. Wanzammar, étant un grand ami d’ibn Khaldoun, et ce, de longue date, intervient naturellement en sa faveur. L’émir de Tlemcen profite de l’occasion pour charger encore une fois Ibn Khaldoun d’une mission à Biskra. Mais, en cours de route, notre héros renonce à cette tâche en s’établissant dans une forteresse appartenant à son protecteur Wanzammar la qal’a des Bani Sallam située sur un piton à proximité de tawghzout, aux environs de Frenda (Algérie actuelle). C’est là qu’il compose la Mouqaddima et une bonne partie de l’Histoire des Berbères. Il y demeure de 1375 à 1378.

A la fin de 1378, il regagne Tunis afin de consulter des livres nécessaires à la correction de son œuvre monumentale. Une fois à Tunis, Ibn Khaldoun se fait estimer par toute la population. Tout en continuant à rédiger l’Histoire des Berbères, il demande et obtient un poste de professeur. Son enseignement est d’une: qualité telle, que les étudiants l’adorent et n’hésitent pas à déserter les cours de son puissant rival Ibn ‘Arafa pour suivre les siens, ce qui ne manque pas de rendre furieux celui-ci. Aussi décide-t-il d’intriguer contre lui. Mais, Ibn Khaldoun, lassé des complots, des polémiques stériles, quitte le Maghreb en 1382 pour l’Egypte. Le public lui fait un accueil enthousiaste tellement sa notoriété est immense. Le roi Barqoüq le nomme à la charge de Grand qadi malékite dont le détenteur vient d’être révoqué..Ibn Khaldoun perdra et récupérera cette fonction jusqu’à sa mort.

Il affirme que cette valse de nominations et de destitutions est due strictement au fait qu’il s’est fait beaucoup d’ennemis dans la haute société égyptienne dont la plupart des membres sont corrompus.

Jamais l’auteur de la Mouqaddima n’a accepté de se montrer agréable au profit de qui que ce soit en transgressant les lois alors en vigueur. Il a toujours rejeté sans hésiter toute forme de compromission. Parallèlement à sa fonction de Grand qadi malékite, Ibn Khaldoun a enseigné dans plusieurs Instituts. Fidèle à son attachement vis-à-vis de sa famille, il lui demande de le rejoindre au Caire. Malheureusement, tous les membres de celle-ci meurent dans un naufrage au large de la Libye. Il confie que cette catastrophe est le coup le plus dur qu’il ait jamais ressenti dans son existence.

Un dernier événement important mérite d’être signalé: c’est la rencontre d’ibn Khaldoun avec Timour Leng (Tamerlan) en Janvier 1401, à la fin de sa vie combien riche et mouvementée. Timour Leng, surnommé ie « boiteux » et tristement célèbre pour sa cruauté, vient d’envahir la Syrie et s’apprête à donner l’assaut à Damas, la capitale…

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