
Ce sont les premiers habitants du Maghreb, et donc aussi de l’Algérie. Pour l’instant, aucun historien n’a établi avec certitude leur terre d’origine, leur trajectoire géographique ni la date à laquelle ils seraient arrivés dans le nord de l’Afrique. À moins qu’ils ne soient natifs de cette région, ce qui est, après tout, la thèse la plus plausible. Même le très savant Ibn Khaldoun (1332-1406), en authentique historien des tribus berbères (al-barabir), hésite à leur donner une provenance précise ou une classification définitive. Pourtant, l’état actuel de la science des peuplements humains nous permet de nous faire une idée plus précise sur le sujet.
Procope, historien byzantin du VIe siècle, atteste que les Chaouïas existaient déjà dans les Aurès bien avant l’arrivée des Phéniciens, des Romains et des Vandales. Salluste, auteur latin et gouverneur de Numidie, a eu vent de légendes selon lesquelles le grand Hercule avait fondé dans la région une colonie d’hommes orientaux.
En des temps indéterminés, des Vandales aux cheveux roux, auxquels s’étaient jointes quelques tribus indo-germaniques, auraient franchi le détroit de Gibraltar et gagné les montagnes kabyles (voir Arabes et Kabyles). « Quelques auteurs pensent que ces protosémites se sont mélangés avec des hommes de la famille indo-germanique, venus du nord par la Gaule, l’Espagne et le détroit de Gibraltar. On explique par là l’existence d’hommes blonds ou roux, à peau blanche, avec des yeux bleus, chez les Chaouïas des Aurès, les Kabyles du Djurdjura et bien d’autres tribus berbères » (E. Cat, Histoire de l’Algérie, tome I, p. 7). Mais cet auteur n’explique pas pourquoi les Touaregs avaient un aspect distinct. En réalité, toutes les thèses en présence sont bâties autour de seules supputations. Mais il est clair que, de tout temps, les historiens ont rappelé l’existence de ces deux grandes tribus algériennes, celle des Aurès et celle du Djurdjura qu’on rassembla hâtivement sous le nom de Gétules, en y associant les Touaregs (voir cette entrée), autre grande famille berbère dont on ignore l’origine et qui, pourtant, est sur place depuis la nuit des temps.
Source(s):
Dictionnaire amoureux de l’Algérie
Malek Chebel
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