Croisades de XIII eme siècle

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Les croisades du XIIIe siècle

Après l’échec de cette troisième expédition, la croisade devint étroitement dépendante des marchands. Plus soucieux de leurs intérêts commerciaux que du sort de Jérusalem, les Vénitiens, les Pisans et les Génois regardaient depuis longtemps du côté de l’Égypte et de Byzance; l’une commandait la voie d’accès aux épices et aux soieries d’Extrême Orient, l’autre, la route des caravanes qui aboutissait en Russie méridionale et aux comptoirs de Crimée.

La quatrième croisade

Les quatrième et cinquième croisades (1202-1221) Chronologie (1198)

Dès 1154, puis en 1172-1173, les Pisans, les Génois, les gens de Salerne et de Palerme ouvrirent des comptoirs en Égypte; Venise négocia une paix de longue durée avec Saladin. Byzance, Venise, Gênes et Pise avaient aussi obtenu d’importantes concessions commerciales. Cependant, les rapports entre Italiens et Byzantins s’étaient progressivement dégradés. Lassés par les prétentions et la méfiance occidentales, les Grecs commençaient à réagir violemment à la présence des Latins. D’autre part, les Byzantins s’étaient, en 1054, séparés de Rome (schisme d’Orient). En 1171, ils firent arrêter les Vénitiens et, en 1182, massacrèrent la population latine de Constantinople. Quand, en 1198, Innocent III lança un quatrième appel en faveur de l’Orient, la prévention occidentale contre les Grecs était à son comble. Dans ce climat, les Vénitiens – soucieux de se réserver la voie de l’Asie Mineure et de la mer Noire – n’eurent aucun mal à détourner la IVe croisade vers Byzance. En avril 1204, Constantinople fut prise. Sur les dépouilles de l’empire de Byzance naquit un Empire latin qui devait durer jusqu’en 1270. Les Byzantins purent se replier à Nicée, à Trébizonde et en Épire.

La cinquième croisade

Les quatrième et cinquième croisades (1202-1221)

Reprenant l’initiative, Innocent III, persuadé que les clefs de la Ville sainte se trouvaient en Égypte, appela en 1213 à la Ve croisade, proclamée lors du concile du Latran en 1215. Les Italiens étaient défavorables à ce projet, les autres Occidentaux, réticents. Aussi, sous le commandement du cardinal Pélage, le roi de Jérusalem, Jean de Brienne, entreprit une expédition vers le delta du Nil (1217-1220). Désireux de s’en servir comme monnaie d’échange pour recouvrer l’ancien royaume de Jérusalem, il assiégea le port de Damiette, qui tomba en 1219. Puis il marcha sur Le Caire. Encerclé, il restitua, en 1221, le port égyptien en échange de sa liberté.

La sixième croisade

Les sixième, septième et huitième croisades (1228-1270)

croisades

Cet échec appela une sixième croisade, que l’Église confia à celui qui allait sous peu devenir son ennemi: l’empereur germanique Frédéric II. Après avoir repoussé plusieurs fois son départ, ce qui lui valut d’être excommunié par Grégoire IX, l’empereur s’embarqua pour l’Orient en 1228; étranger à l’esprit de croisade, il réussit par la voie diplomatique à obtenir la restitution de Jérusalem. Le traité, signé à Jaffa en 1229, accordait également aux croisés les villes de Bethléem et de Nazareth, et une trêve de dix an

La septième croisade

Les sixième, septième et huitième croisades (1228-1270) Chronologie (1248)

croisades

En 1244, à la suite de l’intervention des Francs dans la querelle qui opposait les héritiers du sultan Malik al Kamil, les musulmans reprirent Jérusalem; l’Occident appela encore à la croisade. Décidée en 1245 par le concile de Lyon et lancée par le pape Innocent IV, elle fut conduite par le roi de France Louis IX. Cherchant à conquérir l’Égypte et espérant en faire un moyen d’échange pour la récupération de la Syrie Palestine, il prit Damiette (1249), mais fut finalement capturé par les Mamelouks, devenus entre temps maîtres de l’Égypte. Parvenue en France, la nouvelle de l’échec du roi et de son emprisonnement provoqua des manifestations violentes; des paysans – les «pastoureaux», – menés par un cistercien, un certain Jacques de Hongrie, s’en prirent aux nobles, aux clercs et aux juifs. Libéré en échange de la rétrocession de Damiette, Louis IX gagna Acre, et se consacra durant quatre ans à la fortification des places côtières franques (Acre, Césarée, Jaffa, Sidon).

Cependant, les Mongols avaient déferlé en Asie occidentale et établi leur protectorat sur l’Anatolie; en 1258, ils mirent fin au califat de Bagdad, puis, deux ans plus tard, envahirent la Syrie et menacèrent l’Égypte. La réaction vint aussitôt; en 1260, le sultan mamelouk Qutuz arrêta les envahisseurs; peu après, son successeur, Baybars, reconquit toute la Syrie. L’une après l’autre tombèrent Nazareth, Bethléem, Safed, à l’intérieur, Césarée, Arsouf, Jaffa et Antioche (1268), sur la côte.

La huitième croisade

Les sixième, septième et huitième croisades (1228-1270)

croisades

Louis IX reprit la croix. Pour des raisons qui demeurent discutées, sa deuxième croisade ne dépassa guère Tunis, où il mourut de la peste. Une expédition aragonaise, une autre anglaise – parties l’une en 1269, l’autre en 1270 – parvinrent jusqu’à Acre, mais n’obtinrent guère de résultat. Les Mamelouks poursuivirent la guerre; après Tripoli en 1289, Acre et le reste des possessions franques tombèrent définitivement en 1291.

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