Extrait les chercheurs d'Os

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Lorsque celui-ci était tout jeune encore, étudiant parmi d’autres dans la célèbre zaouia de Sidi Berkouk, la modestie de ses habits, la retenue de ses actions et la discrétion de son port le distinguaient déjà de ses condisciples.  Maâchou commença donc à se singulariser de ses compagnons, par une déférence et un effacement quasi totaux.

Car le jeune homme se distinguait autant par sa rapidité à assimiler les versets sacrés que par sa volonté à toute épreuve et son esprit de sacrifice dans les besognes collectives. 10 Le jour où il quitta le zaouia, le jeune Maâchou ben Bouziane était déjà muni d’un prestige de savoir et de piété qui le précéda dans sa région natale. Rentré dans son village, il fut tout de suite entouré d’un grand respect par les paysans qui le désignèrent comme cheikh de la confrérie malgré son jeune âge.

C’était au 15 siècle où les Espagnols vinrent tenter des incursions sur les rivages du pays. Sidi Maâchou ben Bouziane ne prêcha pas la guerre sainte. Il se contentait chaque matin, après la prière de l’aube, de sortir du village, muni de sa canne et de se diriger vers la mer. Là il frappait des heures et des heures, dans un bouquet de 20 lauriers-roses, jusqu’à ce que l’épuisement le jetât par terre, en nage et en larmes.

Mais, au lieu de la sève amère, c’était du sang chaud qui en coulait. Quelques semaines plus tard, des crieurs publics passèrent dans les villages pour apprendre aux montagnards que les Espagnols venaient d’évacuer la dernière ville côtière…

Tahar Djaout.

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