Le soufisme cœur de l'islam

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Les personnes qui lisent des livres et apprennent des techniques en pensant un jour découvrir cette demeure intérieure se trompent. Certains se lamentent dans leur souffrance, mais ils n’ont jamais passé une nuit à faire un pas à la recherche de la vérité en dehors d’eux-mêmes et de leur petit monde. Comment la découvrir ?

En la vivant partout, alors que nous ne cessons de la renier en agressant, en mentant aux autres et à nous-mêmes. La vérité consiste d’abord à entrer en harmonie avec toutes nos contradictions et à prendre notre bâton de pèlerin. La spiritualité n’est rien d’autre que l’expression de la simplicité.

On la trouve partout : chez un enfant, un vieillard, un ignorant, un savant… Nous ne devons pas croire que la voie du soufisme est une école qui décerne des diplômes d’expert en spiritualité ou en ésotérisme à des cadres bien-pensants. Le tasawwuf consiste simplement à nous transformer intérieurement et à refléter cette transformation. Le maître n’est heureux que lorsque le disciple le dépasse.

Le tasawwuf n’est pas une école où l’on forge le savoir, la foi et l’idéologie des hommes, mais où on les ouvre à l’éveil afin qu’ils comprennent d’eux-mêmes leur vérité. Si cette pensée, cette école, a pu traverser le temps et arriver intacte jusqu’à nous, ce n’est pas faute d’avoir été combattue et dénigrée. Bien au contraire…

Et plus d’un soufi a été martyrisé par un pouvoir tyrannique et soupçonneux, par des érudits imbus de leurs connaissances, par des dévots qui pensent le monde à leur image, par des religieux hypocrites qui vendent leur âme au plus offrant et par des ignorants qui prennent des contre-vérités pour argent comptant.

Khaled Bentounes

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