Le devoir de trier, l'art de discerner
Le devoir de trier, l'art de discerner
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On l’a vu, la rupture entre sunnites ( ceux qui suivent la sunna, c’est à dire l’exemple du prophète ) et chiites ( qui n’ont d’ailleurs jamais prétendu suivre autre chose que la sunna du prophète ) a commencé le jour même de la mort du Prophète Muhammad, quand la question de sa succession s’est posée. Pour les chiites le successeur du Prophète devait être ‘Ali, qui n’accédera au califat qu’après que trois autres compagnons aient exercé le pouvoir : Abu Bakr, puis ‘Umar et enfin ‘Uthman.
Comme on l’a dit, une fois installé au pouvoir, ‘Ali fut contesté, dans un déferlement de violence qui aboutit à une succession de meurtres sanglantes. Les traces dans la mentalité chiite sont fortes, et révèlent un lourd contentieux avec le sunnisme. Les chiites ont développé et entretenu une mentalité de martyrs, de victimes, car leur histoire est faite ( c’est ainsi que le ressentent les chiites ) de brimades, ce qui les a conduit à une conception du monde présent asses pessimiste. Mais en même temps ils sont bien sur convaincus d’avoir raison.
Il y a beaucoup d’affectivité dans le chiisme, Le chiite a une relation très affectueuse avec le Prophète et les membre de sa famille, les litanies ( prières et invocations ) chiites sont d’une grande beauté, d’une grande tristesse chez les auditeurs ) des torrents de larmes, On ne peut s’empêcher de penser à une sorte de “thérapie de groupe”.
Jean-Louis Bour
Je veux comprendre l’islam. pp 86-87
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