Les pionniers de l'islamisme algérien

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Ainsi, dès 1963, une association “pour la défense des valeurs islamiques menacées par un siècle et demi de colonialisme” fut créée par El Hachemi Tidjani, Algérien d’origine marocaine qui occupait le poste de secretaire général à la Faculté d’Alger et qui sera son président. Cette association dénommée El Qiyam El Islamiya ( valeurs islamiques ) , bien représentée dans les appareils de l’Etat parmi les proches de Ben Bella, avait pour membres des personnalités religieuses qui joueront par la suite un rôle capital dans la constitution et le développement du mouvement islamiste dans sa version la plus radicale ( Ahmed Sahnoun, Abdelatif Soltani, Mesbah Houidek, Abassi Madani, Omar Larbaoui). El Qiyam El Islamiya ne tardera pas à glisser vers un discours plus politique qui provoquera des violences et des affrontements avec la gauche laïque, syndicale et universitaire. Le caractère politique de son action ne s’affirmera cependant qu’en 1966, date à laquelle une lettre de protestations contre l’exécution de Sayyed Qotb […]

[…] Cheikh Soltani va plus loin en parlant d’un islam global et englobant qui touche à tous les aspects de la vie. décrétant l’impossible compatibilité avec le socialisme et par extension avec tout autre système, traitant ceux qui pensent que l’islam est incapable de prendre en charge les problèmes contemporains d’apostats, d’impies et de menteurs.

[…] L’association Al Qiyam avait donc développé ses activités à travers les initiatives personnelles des ses membres dont l’esprit et le charisme contestataires, s’ils attiraient de nombreux sympathisants , n’offraient cependant pas la possibilité d’être capitalisé dans un cadre organique. Cette tactique dura jusqu’en 1970. date à laquelle il fut procédé à la dissolution officielle de l’association…

Abdelhamid Boumezbar

Azine Djamila

Livre l’islamisme  algérien de la genèse au terrorisme

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