Morale et révolution Philosophie vendredi 26 septembre 2025 🔒 Article Premium Le titre “politique et éthique” conviendrait mieux ici. Mais je l’ai déjà utilisé ailleurs. À cause de sa rigidité sur le principe moral, on accuse parfois Fidel Castro, dans la presse qui se réfère à une certaine tradition de droite ou de gauche, d’improviser dans sa politique. Le fait est qu’il bouleverse toutes les normes et les traditions Il jette en effet les idées acquises des uns et des autres, toute leur paperasse, au panier. Sa manière ressemble à de l’improvisation. Elle met en émoi surtout les économistes et les planificateurs d’Occident, comme ceux des Démocraties orientales. Il en veut même particulièrement à ces derniers, surtout les Tchèques et les Soviétiques, auxquels il attribue certains échecs de son pays en matière de planification. Castro ne dispose encore pas du lourd appareil à planifier — la statistique, l’ordinateur, le technocrate — qui rend la production en chaine possible et presque infaillible dans les pays industriels. Un jeune pays ne peut pas se permettre une telle profusion de chiffres un tel luxe d’appareils pour atteindre, du premier pas, à la précision, à l’infaillibilité. L’Union Soviétique, elle-même, est passée par là. Dans son premier plan quinquennal (1928-32) près de 40 % —sinon 50 % -de sa production mécanique ou céramique allaient au rebut ou à la refonte. Elle n’avait pas peur de faire son apprentissage industriel à ce prix, comme la Sainte Russie naguère avait fait, sous Pierre 1er, l’apprentissage de la marine et de la guerre moderne. Même les Boyards mirent leurs barbes “à l’européenne”. Cuba n’a donc pas de quoi rougir en l’occurrence. Et si Castro improvise, il faut reconnaître qu’il improvise bien, quand on voit assez récemment surgir de sa main, en l’espace d’un mois et demi, un village (école , et dispensaire compris) à l’endroit de quelque bidonville qu’on lui avait signalé. Si le cas de Cuba paraît étrange à quelques observateurs, c’est surtout parce que le XXème siècle a polarisé ses idées autour de deux systemes : le capitalisme et le marxisme. On s’inspire de ceci ou de cela dans le domaine économique, pédagogique ou même politique. Or, tout en se réclamant hautement du marxisme, Castro a innové dans tous ces domaines. Se libérant de toutiformalisme, de tout dogmatisme, il s’est placé un peu en marge de toute ‘’orthodoxie”, celle de Moscou, comme celle de Pékin. | Son inorthodoxie n’est ni un Ce contenu est reservé aux abonnés acheteurs Connexion requise Connectez-vous pour lire cet article : Morale et révolution Se connecter Voir la source Source de l'article Qui êtes-vous ? Votre nom Votre adresse email Votre message Titre (obligatoire) Texte de votre message (obligatoire) Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Veuillez laisser ce champ vide : Commentaires